Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/180

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monde ; et, en quelques heures, on ne vit plus qu’un monceau de débris.

« Enfin ! » dirent les maisons voisines en se pavanant.

Quelques années après, sur l’emplacement de la vieille maison, s’élevait une grande maison neuve et magnifique, avec un petit jardin entouré d’une grille en fer ; elle était habitée par une de nos anciennes connaissances, le petit garçon, ami du vieillard. L’enfant avait grandi, il s’était marié ; et, dans le jardin, il regardait sa gentille petite femme planter une fleur.

Tout à coup elle retira sa main en poussant un cri ; quelque chose de pointu lui avait piqué le doigt.

Que pensez-vous que c’était ? Rien autre chose que le soldat de plomb, le même dont l’enfant avait fait présent au vieillard. Jeté par-ci par-là, confondu avec les pierres et les débris de la vieille maison, il avait fini par s’enfoncer dans la terre.

La jeune femme essuya le soldat, d’abord avec une feuille verte, puis avec son mouchoir, il se sentit réveiller d’un long et lourd sommeil.

« Que je le voie un peu ! dit son mari en riant. Oh ! non, ce n’est pas lui ! Mais il me rappelle l’histoire d’un autre soldat de plomb qui m’a appartenu lorsque j’étais enfant. »