Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Comment, mademoiselle, vous vous donnerez cette peine ? »

Et ils arrivèrent ainsi à la noce des souris.

Ils traversèrent d’abord sous la marche une longue allée qui était juste assez haute pour les laisser passer. Toute cette allée était illuminée avec du bois pourri qui brillait comme du phosphore.

« Ne trouvez-vous pas que cela sent bon ici ? dit la souris qui le traînait. Toute l’allée vient d’être frottée avec du lard. Oh ! que tout cela est beau ! »

Puis ils entrèrent dans le salon. À droite se tenaient toutes les dames souris ; elles murmuraient et chuchotaient comme si chacune se moquait de sa voisine ; à gauche étaient les messieurs, qui se caressaient la moustache avec leur patte. Au milieu du salon se trouvaient les futurs époux : ils étaient debout dans une croûte de fromage creusée, et ils s’embrassaient d’une manière effrayante devant tout le monde ; mais enfin ils étaient fiancés, et le moment définitif approchait.

Il arrivait toujours de nouveaux invités : la foule était si grande qu’une souris risquait d’écraser l’autre ; les fiancés s’étaient placés au milieu de la porte, de façon qu’il était tout aussi impossible d’entrer que de sortir. La chambre, aussi bien que l’allée, avait été frottée de lard, et cette agréable