Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/340

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reine, succombant à tant d’émotion, tomba évanouie dans les bras de ses frères.

« Oui, elle est innocente ! » dit le frèra aîné, et il raconta toute la vérité. Pendant son récit, il se répandait un parfum pareil à celui de mille roses, car chacun des morceaux de bois qui formaient le bûcher avait pris tout à coup racine et se couvrait de feuilles et de fleurs. Le lieu du supplice s’était transformé en un épais bosquet de rosiers rouges, au-dessus desquels brillait une fleur blanche comme une étoile. Le roi cueillit cette fleur et la posa sur le cœur d’Élisa, qui revint à elle et qui montra sur sa figure l’expression de la paix et du bonheur.

Toutes les cloches des églises se mirent en branle d’elles-mêmes ; les oiseaux accoururent en bandes joyeuses, et jamais roi n’eut un cortège comme celui qui ramena au château les deux jeunes époux.

Vignette de Bertall
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