Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/86

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n’est pour le peuple de la mer qu’une grande route bordée de beaux arbres, de champs verdoyants et de fleurs parfumées. Je sentais les poissons nager autour de ma tête, comme les oiseaux volent dans l’air ; partout dans les vallées paissait un bétail gras et magnifique. Bientôt j’arrivai avec mon troupeau à une montée qui menait à terre, et me voici !

— Tu as bien de la chance ! dit grand Claus ; crois-tu que moi aussi j’aurai un troupeau de bétail, si je vais au fond de la rivière ?

— Sans doute, mais je ne pourrai te porter dans le sac jusque-là, tu es trop lourd : si tu veux y aller et te fourrer dans le sac après, je t’y pousserai volontiers.

— Tu es un bon garçon, petit Claus ; mais rappelle-toi bien que, si je ne reviens pas avec un troupeau de bétail de la mer, je t’administrerai une bonne volée de coups de bâton.

— Il n’y a pas de danger, » répondit petit Claus ; et ils se mirent en route.

Lorsque les bêtes, qui avaient soif, aperçurent l’eau, elles coururent de toutes leurs forces pour boire.

« Regarde comme elles se dépêchent, dit petit Claus ; il leur tarde de retourner au fond.

— Allons, vite ! aide-moi, répondit grand Claus en entrant dans le sac ; et, pour plus de sûreté,