Page:Andersen - Nouveaux Contes, trad. Soldi.djvu/115

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mit sous la marmite. En se sentant dévoré par le feu, il poussa, en pétillant, soupirs sur soupirs. Il se rappelait les beaux jours d’été dans la forêt, les nuits d’hiver lorsque les étoiles étincelaient au ciel ; toute sa vie passa dans sa mémoire comme un rêve. — Quelques instants après l’arbre n’était plus que cendres et poussière.




Cependant les enfants jouaient toujours au jardin et le plus jeune avait attaché sur sa poitrine l’étoile dorée que le sapin vaniteux avait portée pendant la soirée la plus brillante de sa vie.

C’était là tout ce qui restait du pauvre arbre.




L’histoire de ce sapin est celle de beaucoup d’hommes. Heureux dans la condition modeste où ils ont vu le jour, ils méconnaissent leur bonheur. La vanité les pousse vers des contrées lointaines. Comme des arbres à qui manque le sol natal, ils vont mourir sur la terre étrangère — déplorant, mais trop tard, leur sotte ambition.