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pièces qui, sans rivaliser avec l’antique, en approchèrent toutefois assez pour donner une idée des chefs-d’œuvre de l’antiquité et les retracer aux yeux. C’est ainsi que les principaux monuments de cet art se sont trouvés reproduits, et que même de bons ouvrages originaux ont vu le jour. Pour les vulgariser encore davantage, on imagina de les multiplier les uns et les autres aumoyen d’empreintes en pâte de verre, en soufre, en plâtre, etc. ; et les Italiens, habiles dans l’art de mouler, en ont exécuté des suites infiniment utiles pour l’étude.

La collection qu’en possède le Musée de Rennes a été formée avec soin ; elle contient surtout des empreintes de graveurs modernes. L’école italienne y est largement représentée. Dès le xve siècle, Laurent de Médicis, grand-duc de Toscane, à bon droit surnommé le Magnifique, avait fait graver quelques pièces importantes par Giovanni delle Corniuole (Jean des Cornalines), et on attribue à ce maître celles où l’on voit l’indication de son protecteur LAVR. MED. ; on peut citer, décorées de ce nom illustre dans la suite du cabinet de Rennes : Diomède enlevant le palladion, Apollon et Marsyas, un Génie ailé sur un cippe. Au XVIC siècle, un autre Toscan, Pier Maria da Pescia, se fit aussi remarquer ; la célèbre pierre dite le cachet de Michel-Ange, et qui se trouve aujourd’hui au cabinet impérial de France, lui est attribuée, parce qu’à l’exergue il y a un pêcheur à la ligne prenant un poisson, sorte de rébus retraçant le nom de l’artiste ; le cabinet de Rennes en possède une empreinte. Le XVIIIe siècle a vu fleurir un grand nombre de graveurs sur pierre, et la collection de Rennes reproduit une quantité de leurs œuvres. Flavio Sirleti, mort à Rome en 1737, a copié plusieurs ouvrages grecs ; qui doivent se lire cI)À’XbtOu Tou

il signait en caractères grecs (1). T.

2ipXsTou ; la suite d’empreintes a de lui une copie du groupe de Laocoon, On cite encore les Costanzi, Jean, Thomas,

où il y a sur la base 4>.

et Charles son fils la suite de Rennes possède de lui une tête nue d’Hadrien, ouvrage du chevalier Charles Costanzi. Il ne faut pas oublier Etienne Passalia, qui aussi signait en grec nAAAIA ; on a ici de lui une Centauresse allaitant son petit. Nu], toutefois, plus que Jean Pichler, ne doit attirer l’attention, car c’est l’un des artistes modernes le plus digne d’être remarqué. Il était né dans le Tyrol, d’Antoine Pichler, graveur, qui mérite aussi quelque réputation mais quoique Jean Pichler fût né sujet de l’Empereur, il doit néanmoins être compté parmi les artistes italiens, parce que c’est en Italie qu’il a pris le goût et les leçons de son art, et qu’il a exécuté ses chefs-d’œuvre. Il a fait un grand nombre de gravures dont plusieurs égalent presque l’antique. Il signait en grec IlIXAEP, quelquefois IlIXAHPOC, ou bien IIIXAEP EllOIEI. Son œuvre est considérable. Parmi les pièces nombreuses que Rennes possède de lui, on citera des copies de peintures d’IIerculanum, des copies des statues du Musée du Louvre, du Vatican, du Capitole, du palais Rarberini, de la villa Ludovisi, de la villa Borghèse acquises aujourd’hui par la France, de la Farnésine, de la galerie Médicis à Florence, etc. ; des copies de statues du cavalier Rernin, des copies de tableaux du Titien, du Carrache, du Poussin, des copies de bas-reliefs de