Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/137

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a soin d’avertir en même tems que c’est lorsqu’on les mange entieres, & avec leur écorce : φακὸς δὲ στύφει καὶ ἄραδον ἐμποιέει ἢν μετὰ τοῦ φλοιοῦ ᾖ[1] or la décoction de lentille, & la lentille en substance, ont des qualitez bien differentes ; l’une lâche le ventre par certains sels dont elle s’est empreinte ; & l’autre le resserre par les parties terrestres, dont elle est presque toute composée. Ainsi il n’y a point tant à s’estonner qu’Hippocrate mettant la lentille en substance au rang des astringents, conseille neanmoins la décoction de lentille, pour aider à l’action des purgatifs. Voilà ce que nôtre Auteur auroit pû répondre, s’il s’étoit donné la peine d’étudier un peu plus Hippocrate.

Nous finirons l’Article des legumes, en remarquant 1o. que les pois, les féves, les lentilles, les haricots, sont du nombre des alimens que les Medecins défendent en tems de peste, tandis qu’ils permettent alors les poulets, les chapons, les coqs-d’inde, les perdrix, les phaisans, les chévreaux, les levraux, &c.[2] 2o. Qu’Hippocrate

  1. Hipp. de vict. rar. in acutis.
  2. Carnes eligantur quæ sunt facilis concoctionis, optimi nutrimenti, paucarum superfluitatum, & difficulter putrescibiles, ut sunt puulonum, caponum, gallinarum, Gallorum Indicorum, Perdicum, Turdonum, Phasianorum, Hædorum, Capreolorum, parvorum Leporum. Re-