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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/73

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peut-être encore plus fort. Cette humeur qu’ils répandent, est un sel volatil acre caustique, qui se manifeste suffisamment par les effets qui suivent la piquure des guespes, des abeilles, & encore plus par ceux que produit sur la peau, & dans le corps même, l’application des cantharides[1].

C’est un fait averé, qu’à la Chine il y a des fourmis, qui percent en une nuit les portes des cabinets & des armoires, & qui rongent même le fer, le cuivre, & l’argent, sur lesquels on remarque quelquefois les traces de leurs petites dents : ce qu’on ne peut attribuer qu’à la qualité particuliere de leur salive[2]. On prétend qu’un chévreau ou un agneau arraché à la dent du loup, est plus tendre qu’un autre : ce qui pourroit venir de la qualité du suc introduit dans la chair

  1. Perpendere lubet mirificam illam concoquendi vim in insectis præ reliquis animalibus, in quibus consistat, paucis videbimus… Hæc animalcula sale quodam volatili vehementer acri causticoque abundant. Hinc fit si quando cibum non satis adhuc putridum invenerint, vel levi aspersione, infusione alicujus venenati humoris, illum inficiunt, subitoque putrescere faciunt, nempè longè colliquabilinrem, id est concoctibiliorem reddunt. Hujus autem septici liquoris in insectis innumera passim exempla habentur, videlicet in serpentum funestis morsibus, item in apum, vesparum formicarumque stimulis in cantharidis è scarabæorum genere Mart. Lister. de Humorib. cap. 31.
  2. Memoires du Père le Comte, Jesuite, sur l’état présent de la Chine.