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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/287

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ment sur l’usage de l’eau, parce que l’eau délaïant le sang, & lui fournissant un véhicule, le rend actif, le développe, & lui donne par conséquent la force de remuer l’imagination.

Mais plus haut, l’Auteur avance positivement le contraire, en donnant pour avis, de boire devant & aprés un œuf, afin d’empêcher l’œuf de réveiller les passions. On a vû, comme il déclare en termes exprés, que cette nourriture remuë & agite les esprits, qu’elle rappelle & produit de honteux penchans qui pourroient salir l’imagination ; mais que le remede naturel à ces fâcheux effets, c’est de boire, parce qu’en bûvant, on fournit à l’œuf un véhicule qui l’affoiblit. Non content de cela, il dit plus bas, qu’humecter & donner de la souplesse à l’estomac ; c’est porter le calme par tout, que la boisson produit cet effet dans l’estomac, qu’elle le communiquera donc à toutes les autres parties du corps ; que le moïen d’empêcher les alimens de se trop développer, & les sucs nourriciers de se trop exalter, c’est de boire suffisamment, & trois fois plus qu’on ne mange. Il n’en demeure pas-là, il ajoûte qu’il est nécessaire de ne pas boire moins ; & que quand même on seroit sûr que les alimens ne se développeroient pas trop