Page:Angellier - Dans la lumière antique, Le Livre des dialogues, t2, 1906.djvu/53

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Le Vieillard.

Ils célèbrent encor par leurs cris et leurs chants,
Par du sang répandu devant leurs Dieux méchants,
Cette forme brutale et basse de la gloire
Que la foule imbécile appelle une victoire !
Ils font cortège aux gens dont les mains et les bras
Sont à peine lavés des taches des combats !
Pour des égorgements ils osent plus de fêtes
Et plus riches, que pour les plus pures conquêtes
Qui desserrent un peu les étreintes du Mal !
J’entends, sous leurs pœans, un thrêne sépulchral,
Et tous ces étendards où l’aigle d’or flamboie
Me semblent supporter un vol d’oiseaux de proie.