Page:Angellier - Robert Burns, I, 1893.djvu/316

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Jamais plus je ne dois espérer trouver

Aise à mon labeur, confort à mon souci ;

Quand le souvenir torture l'esprit,

Les plaisirs ne font que lever le voile du désespoir.

Les plus brillants climats me paraîtront mornes.

Les rivages fleuris me paraîtront déserts, Jusqu'à ce que les destins, cessant d'être sévères. Rendent l'Amitié, l'Amour et la Paix. Jusqu'à ce que la Vengeance, au front lauré, Ramène les proscrits au pays; Et que chaque gars loyal et brave Traverse les mers et retrouve sa bien-aimée '.

Parfois ce sont des notés plus légères mais presque aussi touchantes et aussi justes. On y sent ces souvenirs royalistes, qui persistèrent si longtemps et la façon dont ils persistaient. Ils se montraient dans des chansons légères, un peu railleuses, le plus souvent chantées par les femmes. Personne n'égale Cjelles-ci pour faire entendre dans des refrains, oii vont leurs espoirs, au moyen de finesses, de sourires, d'allusions qui sont toutes dans la voix et insaisissables. Qu'on imagine cette jolie chanson si pimpante, si provocante, chaulée par une jolie et vaillante fille, à la barbe d'un officier hanovrien. Comment essayer sans ridicule de mettre le doigt sur l'impertinence et la charmante fidélité qui s'y jouent?

C'était un lundi matin,

Et très tôt dans l'année,

Que Charlie entra dans notre ville.

Le jeune chevalier.

Et Charlie est mon préféré,

Mon préféré, mon préféré,

Charlie est mon préféré.

Le jeune chevalier.

Comme il montait à pied la rue

Pour examiner la cité.

Oh ! il aperçut une jolie fille

Qui regardait par la fenêtre.

Légèrement, il monta d'un bond l'escalier,

Et frappa à la porte,

Et la jolie fille se trouva toute prête

A laisser entrer le gars.

Il mit sa Jenny sur son genou,

Dans son costume des Hautes-Terres,

Car fièrement il savait la façon

De plaire à une jolie fille.

' Frae Ihc Fricnd and Land I love. 1.

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