Page:Angellier - Robert Burns, I, 1893.djvu/458

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 447 — Toutes ses lettres contiennent des conseils bien choisis :

Vous êtes au moment de la vie où l'on prend des habitudes ; vous ne pouvez éviter cela, quand vous le voudriez, et ces habitudes vous demeureront attachées jusqu'à la fin de votre sabher. Plus tard, même lorsqu'on est aussi peu avancé en années que moi, on peut avoir une vue très pénétrante de ses défauts et de ses faiblesses habituelles, mais les arracher ou même les amender est tout autre chose. Acquis d'abord par accident, ils commencent bientôt à devenir commodes, et avec le temps ils deviennent une portion nécessaire de notre existence i.

Tl lui envoie de l'argent :

Je mets deux billets d'une guinée de la banque d'Ecosse qui , j'espère , viendront à propos. Il ne m'est pas tout à fait aussi commode que naguère de distraire un peu d'argent, mais je connais votre situation et, je puis le dire, à quelques égards votre mérite^.

Il lui répète sans cesse de ne pas se décourager et s'il ne réussit pas de songer au toit de son frère.

Si vous ne réussissez pas dans vos pérégrinations, ne vous découragez pas, ne faites pas de coup de tête , revenez vers nous en ce cas et nous attendrons une meilleure liumeur de la Fortune. Rappelez-vous ceci, je vous en prie 3.

Et ailleurs encore :

Ma maison sera la maison où vous serez le bienvenu et comme je connais votre prudence (plût au ciel que votre resolution fût égale à votre prudence) si , quelque part loin de vos amis , vous étiez en besoin d'argent , vous avez mon adresse par la poste i.

Williams semble avoir été un garçon timide et doux ; ses lettres à son frère, fort bien écrites du reste, sont touchantes par quelque chose de triste et de modeste. Il n'avait pas la virilité de ses deux aînés. Cependant il se hasarda à pousser jusqu'à Londres, espérant y trouver du travail. Au moment où il va partir, Robert lui donne de ces clairs avis qu'un père ne doit pas hésiter de donner à son fils, lorsque celui-ci va se risquer dans la fournaise d'une grande ville. Et il ajoute :

Ecrivez-moi avant de quitter Newcastle et aussitôt que vous arriverez à Londres. En un mot, si jamais vous vous trouvez, comme peut-être vous pourrez l'être, en peine pour un peu d'argent , vous savez où je suis. 11 ne sera pas dit que je vous verrai vaincu, tant que vous lutterez comme un homme. Adieu ! Dieu vous bénisse I ^

1 To William Burns. March lOlh, ITSg.

2 To William Burns. Uth Aug. H 89.

3 To William Burns. 25th March HSg. i To William Burns. 15th April n89. 5 To William Burns, IS'li Feb. 1790.