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amener les denrées et les matériaux d'outre-mer le plus près des endroits où ils devaient être employés. Les arrivées se répartissaient le long des côtes ; les petits ports d'embouchure desservaient pour l'entrée et la sortie toute la région environnante. Oisifs et délaissés aujourd'hui, ils avaient alors leur activité. Dumfries avait la sienne. Il lui venait des navires d'Amérique, des Antilles, non pas en grand nombre, mais suffisants pour entretenir un peu de trafic. Elle avait, en outre, une fois par semaine, un important marché de bestiaux. « Ses marchés hebdomadaires de bétail noir sont d'un grand avantage » S dit Pennant. Pendant longtemps il avait eu lieu le lundi. En 1659, pour empêcher le scandale d'y amener les bêtes le jour du sabbat, un acte du Parlement l'avait transféré au mercredi. Il y descendait surtout le bétail de Galloway, qui partait ensuite pour le Sud. Ce jour attirait une grande affluence de monde. « Arrivés à Dumfries, vers neuf heures, dit Dorothée Wordsworth, jour de marché, rencontré des foules de gens sur la route. . . Nous fûmes heureux de quitter Dumfries, ce qui n'est guère un endroit agréable pour ceux qui n'aiment pas le bruit d'une ville, qui semble prospérer et devenir riche *. » Ce n'était là qu'une partie de l'animation de Dumfries. Elle était en même temps une ville de plaisance et de plaisir. C'était la seule cité im- portante dans ce parage, et, en vertu du titre qui fait la royauté des borgnes, elle s'appelait « la reine du sud ». C'était un lieu de résidence d'hiver pour la noblesse des environs. Il y avait des courses en octobre. Les clubs de chasseurs à courre, qu'on nonmie des Hunts, s'y donnaient rendez- vous. Le Caledonian Hxmt lui-même y venait d'Edimbourg. C'était uue époque de chasses, de courses, de banquets, de bals, d'assemblées, de représentations théâtrales , de fêtes de tous genres et plantureuses. « Outre les banquets quotidiens dans les hôtels, le Caledonian Hunt et le Dumfries Hunt ont donné chacun un bal et un souper qui, pour le nombre et le rang distingué des invités, la splendeur des toilettes, l'élégance et la somptuosité de la réception, la richesse et les variétés des vins ont sur- passé tout ce qu'on a jamais vu en ce genre. ^ » Un voyageur, R. Herou, a conservé l'aspect de ces semaines de réjouissance dans un tableau plein de mouvement. « En ces occasions, tous les hôtels et les auberges regorgeaient de monde. Dans la matinée, les rues n'offraient qu'une scène affairée de coiffeurs, d'apprenties modistes, de grooms, de valets, de voitures, allant, se pressant de toutes parts. Dans l'après- midi, tout le monde, jeunes et vieux, riches et pauvres, maîtres et domestiques, était dehors à suivre les chiens ou à regarder les courses.

^ Pennant. First Tour in Scolland, 1169.

2 liecollections of a Tour made in Scolland, première semaine.

•* Extrait, du Dumfries Journal du 30 oct. 1792, donné par Mac Dowali. History oj Dumfries, p. 588. -^