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étaient absens, et y trouvèrent la clef d’une forge qui était près delà. Ils allumèrent du feu, mirent l’argenterie dans les creusets, et la battirent avec de lourds marteaux pour la faire fondre. Ils passèrent toute la journée du dimanche à cette opération, sans être troublés, et firent un feu si ardent qu’un des creusets éclata. Comme l’image d’un enfant que la vierge tenait dans ses bras résistait à l’action de la flamme et du marteau, Cambray la prenant entre ces mains dit à Waterworth : —

« Vois donc, ce petit malheureux ! Il va nous donner autant de trouble que Sidrach, Misach et Abdénago ! » Cependant vers le soir toute l’argenterie fut réduite en lingots, que Cambray remporta chez lui et qui sont restés en sa possession.


L’accusé transquestionne ici le témoin, comme suit : —

L’accusé : — Croyez-vous avoir une âme ?

Témoin : — Oui, je crois avoir une âme à sauver.

L’accusé : — N’avez-vous jamais fait de faux sermens.

Le témoin : — Non jamais.

L’accusé : — Quoi ! vous n’avez pas fait un faux serment, quand vous avez juré que Cambray n’était pas présent au meurtre de Sivrac ? N’y étiez-vous pas aussi ?

La Cour exempte le témoin de répondre à cette question.

Plusieurs témoins sont ensuite entendus pour corroborer le témoignage du complice : —

Madame Anderson, pour prouver l’entrevue des prévenus chez elle ; Cécilia Connor, George Hall, William Hall et Éliza Lapointe, pour confirmer les transactions qui ont eu lieu à Broughton ; et Réné Labbé, forgeron, l’opération faite dans sa forge le jour de Pâques.

L’accusé adresse alors au Jury le discours suivant, qu’il a écrit d’avance et qu’il tient à la main.