Mais la plaine des airs de feux est sillonnée !
N’entends-je pas des sons inconnus des humains ?
Tous mes sens sont émus, et ma lyre étonnée
S’échappe de mes mains !
Les Anges sur la terre annoncent leur présence !
Au séjour des élus ils emportent Louis !
Que vois-je ! le Ciel s’ouvre, et vers Bourbon s’avance
Un Monarque des lys ![1]
« Héritier de mon nom et de mon diadème,
» Viens ; dit-il, près de moi sur un trône éternel ;
» Mon fils ; viens recevoir du Monarque suprême
» Le rameau solennel.
» Quand la Seine m’a vu régner sur son rivage,
» Je n’ai jamais songé qu’à mon peuple chéri ;
» De l’habitant des champs j’ai détruit le servage,
» Et la France a fleuri !
» Malheur ! malheur au Roi que l’encens environne,
» Et qui laisse gémir son peuple sans appui !
» Le Ciel sur notre front ne place la couronne
» Que pour veiller sur lui !
- ↑ Louis VI.