Page:Anglemont - Sainte-Hélène et les Invalides, 1840.djvu/7

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Que sous la voûte d’or du temple catholique
Napoléon a réunis,
À vous par le repos de nouveaux mausolées
Ombres maintenant consolées,
À vous, lieutenants du grand Roi,
Vauban, Turenne ; à vous d’ouvrir le sanctuaire,
Quand l’Empereur, vêtu du belliqueux suaire,
Aux portes s’écrira : C’est moi !

À vous de vous presser en vos lits funéraires !
Car autour du guerrier qui n’a point de rivaux
Il nous faudra trouver des tombes pour vos frères,
Ces demi-dieux des jours nouveaux !
Car le roi des combats, en sa couche dernière,
Veut les guides de sa bannière
Pour compagnons de son sommeil !
Car toute royauté demande sa couronne ;
Car il faut, pour qu’aux cieux tout éclat l’environne,
Des satellites au soleil !

Il me semble déjà bercé par le génie
Du culte d’Ossian, cette religion
Qui vous peuplait de morts, monts de Calédonie,
Et qui charmait Napoléon ;
Il me semble déjà voir ces illustres ombres
Sortir de leurs demeures sombres
Au bruit d’héroïques concerts ;
Et comme un camp d’aiglons, devant une mêlée,
Sur la cendre par nous au triomphe appelée