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LA
FIOLE DE CAGLIOSTRO.


Le théâtre représente un salon. Grande porte au fond ; deux portes latérales ; à gauche une croisée donnant sur le parc.

Scène PREMIÈRE.

REGINALD.
(Il est étendu sur un fauteuil et a l’air de réfléchir profondément.)

Mes yeux sont bien ouverts.. oui, j’y vois parfaitement… (Posant la main sur son front.) Ma tête est calme… (Se regardant.) Je me reconnais bien… Je suis toujours moi, Reginald de Cassigny, lieutenant de dragons… Si j’ai encore ma raison, si je ne rêve pas, j’ai été enlevé comme une jolie femme… Singulière aventure !.. Voyons, tâchons de mettre un peu d’ordre dans mes idées, et récapitulons… Hier, j’ai soupé chez Fleury avec Dorat, Désessarts, plusieurs filles d’Opéra, et Antoinette Gaussin, ma maitresse pour le moment… c’est bien cela… J’ai joué et perdu deux cents louis… c’est exact (tirant une bourse vide.) et prouvé… Au moment où je portais la santé de notre amphitryon, un homme… était-ce un homme ?.. un être vivant enfin, vêtu de noir et pâle comme un spectre, m’a frappé sur l’épaule et m’a présenté un billet… (Il le cherche dans sa poche.) Eh ! parbleu ! le voici… c’est du positif, du réel… (Il lit.) « Reginald, suivez la personne qui vous remettra cette lettre : elle vous conduira près de quelqu’un qui brûle du désir de vous