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portrait de rousseau par jean houël

que temps par « son libraire et d’autres tracas ». Le 8 juin même, il écrit au libraire Rey, son éditeur d’Amsterdam, une assez longue lettre d’affaires (corr. gén. no 804), comme un homme qui n’a point d’hôte ce jour-là et qui n’est pas absent de chez lui.

Nous sommes donc ramenés, par élimination, à la date du 17 juin 1759, et, cette fois, la Correspondance générale nous apporte, non seulement tout un ensemble d’indices favorables, mais probablement même une preuve positive. C’est le moment où les relations de Coindet avec Rousseau, sujettes à tant de vicissitudes, sont le plus étroites, fréquentes et cordiales ; Coindet vient presque tous les dimanches à Montmorency ; pour ses affaires d’argent, pour l’illustration de la Nouvelle Héloïse surtout, Rousseau a sans cesse besoin de lui. Or, précisément, dans une lettre à Coindet du 11 juin 1759 (Corr. gén., t. IV, p. 268, no 651), que Courtois a le premier signalée comme apportant la solution de notre problème (art. cité), on lit ces mots « Vous pouvez, cher Coindet, amener dimanche votre graveur ». Dimanche, c’est justement le 17 juin. Nous avons d’ailleurs la preuve certaine que la visite projetée a bien été faite au jour dit, car, dans cette lettre du 11, Rousseau chargeait Coindet de toucher pour lui une lettre de change de son libraire Rey et de lui en apporter le montant ; or, le 21, il écrit à ce dernier qu’il a bien reçu cet argent « le dimanche 17 ». Enfin, il n’est guère douteux que le « graveur » annoncé ait bien accompagné Coindet et que la conversation ait porté ce jour-là sur son art, car dans sa lettre à Rey du 21, Rousseau parle « gravure » comme un homme fraîchement et précisément renseigné sur les questions matérielles et financières, relatives à l’illustration de l’Héloïse ; il témoigne d’une