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annales de la société j. j. rousseau

jardin de Margency, nous dit Jean-Jacques, était sur le passage de Mme d’Houdetot pour aller au MontOlympe, sa promenade favorite, Mme de Verdelin lui donna une clef pour passer. A la faveur de cette clef, j’y passais souvent avec elle, mais je n’aimais pas les rencontres imprévues et quand Mme de Verdelin se trouvait sur notre passage, je les laissais seules ensemble, sans rien lui dire et j’allais toujours devant. Ce procédé peu galant n’avait pas dû me mettre en bon prédicament près d’elle[1]. Mais la marquise de Verdelin n’entreprendra la conquête de Rousseau que plus tard, lorsque le philosophe sera Fhôte de Mont-Louis. Pour l’instant, elle était toute à Margency auquel il nous faut revenir.

Ce personnage avait eu la singulière idée de cumuler avec la charge de gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, la fonction roturière de « syndic » du village dont il avait la seigneurie. S’il était permis de comparer les temps et les fonctions, le syndic ressemblerait à une sorte de maire dont les attributions devraient se limiter à la surveillance de l’impôt foncier et de la taille.

Vers l’année 1757, notre syndic faisait sa cour à la Chevrette. « On m’a présenté M. de Margency qui est un homme de trente ans, écrit Mme d’Epinay, d’une santé faible, et qui passe sa vie chez le baron [d’Holbach]. Il est ami de Grimm et dans la plus grande intimité avec M. Desmahis. » Il est « aimable et amusant », dit-elle ailleurs. Et dans un autre passage de ses Mémoires, elle dit encore :

« M. de Margency n’est que l’ébauche ou l’extrait de tout ce qui est agréable c’est un groupe de très bonnes

  1. Confessions : Livre Xe. T. II, p. 94.