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madame de verdelin

Si Mme de Verdelin avait laissé à regret le château de Margency, elle avait, par contre, la satisfaction de se rapprocher de Jean-Jacques Rousseau qui habitait, depuis le 15 décembre 1757, la maison de Montlouis. On sait qu’à cette dernière date le philosophe avait décidé de quitter l’Ermitage en toute hâte, brouillé définitivement avec Mme d’Epinay, < résolu de coucher dans les bois et sur la neige dont la terre était alors recouverte, plutôt que de ne pas rendre la clef dans la huitaine. Jean-Jacques avait abandonné l’Ermitage, tout ulcéré de la trahison de ses anciens amis, Diderot et Grimm, le cœur plein d’une folle passion pour la comtesse d’Houdetot, passion que Mme d’Epinay n’avait point vue sans une certaine jalousie. Jean-Jacques se trouvait alors dans le plus terrible ennui :

« La fortune aida mon audace, écrit-il dans ses Confessions, M. Mathas, procureur fiscal de M. le prince de Condé, entendit parler de mon embarras. II me fit offrir une petite maison qu’il avait à son jardin de Montlouis à Montmorency. J’acceptai avec empressement et reconnaissance. Le marché fut bientôt fait je fis en hâte charrier quelques meubles avec ceux que j’avais déjà, pour nous coucher, Thérèse et moi ».

Jean-Jacques nous a fait lui-même la description de son nouveau logis. Il nous a dit comment d’une vraie masure il fit une maison très confortable, grâce à la générosité de la Maréchale de Luxembourg :

« Sitôt que la petite maison de Moutlouis fut prête, je la fis meubler proprement, simplement. Je trouvai moyen de me faire d’une seule chambre au premier, un