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TEXTE DE LA NOUVELLE HÉLOISE

Où donc trouverons-nous le texte sûr qui nous permettra de ne pas nous tromper d’une seule syllabe et de respecter les barbarismes harmonieux. C’est à Rousseau tout d’abord qu’il semble nécessaire de s’adresser. Et Rousseau semble n’avoir jamais varié. La seule édition dont il ait revu les épreuves, la seule qu’il ait jamais recommandée est la première édition de Rey à Amsterdam. La première édition « est la meilleure », dit-il, postérieurement à 1764[1]. En 1772 il ne reconnaît pour sienne que « la première édition de chacun de ses écrits[2]. » En 1773 il demande à Rey un exemplaire de Julie pour remplacer la belle édition que Rey lui avait offerte et qu’il avait lui-même donnée au comte d’Egmont. Le libraire expédie un nouvel exemplaire, soi-disant de l’édition originale ; Rousseau répond en protestant que l’édition est très différente[3]. En 1774, quand il est hanté par l’idée qu’on altère et dénature son œuvre, la Déclaration relative à différentes réimpressions de ses ouvrages affirme encore que ses livres n’existent « que dans la première édition[4] »

La tâche d’un éditeur serait donc claire s’il n’y avait une première difficulté. Si cette première édition est la meilleure, elle n’est pas bonne ; elle est même très mau-

    richesses qu’on y recueillira dans deux mois. » Il faut conserver ce texte qui n’est pas une faute d’impression. (Sur cette forme de futur cf. A. François, Les provincialismes suisses-romands et savoyards de J.-J. Rousseau dans les Annales de 1907, p. 58.)

  1. Note manuscrite sur la feuille de garde du t. I de l’exemplaire de la Chambre des députés décrit plus bas, p. 14.
  2. Bosscha. p. 302.
  3. Ibid. pp. 307 et 308.
  4. Notons que cette déclaration fut publiée pour la première fois par la Gazette littérature des sciences et des arts, le 19 février 1774 (d’après Bosscha, p. 303.)