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ÉDITIONS DU XVIIIe SIÈCLE

tenace, fait graver une vignette pour encadrer cette formule qui lui tient au cœur, et il faut que Rousseau renouvelle ses protestations le 6 et le 24 juillet 1760[1].

La question des vignettes ne fut pas moins débattue. Le 7 avril 1760, Rey, qui possédait dans son fonds d’imprimeur un certain nombre d’assez jolies vignettes gravées, qu’il utilisera au besoin pour les éditions de Rousseau[2], écrivait : « Je désirerais mettre des vignettes aux titres ; voulez-vous m’en donner les sujets. » Le projet « ne rit pas trop » à Jean-Jacques qui demande du reste des épreuves. Rey insiste pour que son auteur « lui indique lui-même les sujets », mais Rousseau a changé d’avis ; il ne veut plus de vignettes. Le cartouche qui a été gravé pour encadrer la devise pourra seulement et très commodément enfermer l’épigraphe de Pétrarque. Cartouche et épigraphe ne devront du reste figurer qu’au premier volume et au dernier[3].

Pour les planches, Rousseau a songé à huit estampes[4], puis à douze, qui seraient dessinées par Boucher, coûteraient une centaine de louis et dont les sujets sont tout écrits. Boucher a même donné son consentement. Mais Rey trouvait la dépense trop forte (lettres du 13 août 1759 et du 24 avril 1760.) Rousseau se décide à charger Coindet de surveiller l’exécution et la publication des

  1. Bosscha. pp. 89, 103, 106.
  2. Par exemple les vignettes utilisées pour le nouveau tirage de 1761 (cf. infra p. 49) portent les dates de 1728 et 1737.
  3. C’est ainsi qu’ils sont utilisés dans l’édition de 1761 (1er tirage). — Bosscha : pp. 88, 100, 102, 105. — Lettres de Rey du 7 avril 1760, 24 avril, 3 mai.
  4. Sur ces projets d’estampes dont Rousseau discuta avec Mme d’Houdetot et son frère M. de Lalive de Jully, voir Buffenoir, op. cit., pp. 189, 200, 219.