Page:Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, tome 7.djvu/123

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noient je ne me rappelle point de quoi il s’agissoit dans le temoignage que vous dites m’avoir demandé dans la derniere. Si donc ce témoignage vous est encore bon à quelque chose et que je puisse vous le rendre avec verité, rappelez-moi ce que c’étoit je vous en prie, et malgré l’indifférence que vous me supposez vous me trouverez aussi pret que jamais à faire ce qui peut vous être utile ou agréable.

Je comprends combien les Etats de Hollande ont du être indignés de l’insolence avec laquelle le Parlement de Paris a fait bruler leur Privilege comme s’ils eussent été soumis à sa jurisdiction mais je ne comprends pas par quelle bizarrerie ils se sont à cause de cela pressé d’acquiescer à son inique décret en revoquant leur privilège. Je n’aurois pas cru ces Messieurs si soumis à ce Parlement ni si pressé[s] d’imiter les sottises de leurs voisins. Quoi qu’il en soit, les folies des hommes ne font point mon tort, et tout cela n’empeche pas que n’ayant rien fait que de juste, d’utile et d’honnete, je ne sois content d’avoir fait tout ce que j’ai fait, et que je ne le fisse de tout mon cœur si c’étoit à recommencer. Vos opinions ni celles du public, ni celles de ceux que vous dites être de mes amis et qui me blâment, ne changent rien à la verité des choses ni à ma maniere de penser. Comme j’ai d’autres maximes de conduite que les jugemens des hommes, tous leurs Buchers, tous leurs Decrets, tous leurs sots Discours ne me touchent gueres ; c’est pour moi comme s’ils ne disoient rien.

Cela n’empêche pas que je n’aye un vrai deplaisir des embarras où vous vous etes trouvé ; mais comme je n’en suis pas la cause, comme je n’ai point été le mai-