Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 1.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

étroit et profond, celles du dos sont obtuses ; les joues sont convexes et rugueuses ; il se détache bien de la chair, à laquelle il n’est adhérent que par ses extrémités.

La Quintinie estimait tellement ce beau fruit, que dans la liste des premiers pruniers à planter dans un jardin de peu d’étendue, il place l’Impériale violette en troisième ligne, immédiatement après la reine-Claude[1]. Cet auteur affirme qu’elle est également bonne à manger crue ou en pruneaux. Merlet cite aussi les Impériales comme propres à ce dernier usage.

Dans le courant de cet automne (1853), nous avons vérifié ces allégations par quelques essais comparatifs. L’Impériale violette séchée, soumise au jugement de la commission royale de pomologie, s’est trouvée au moins égale en qualité à la Quëtsch ordinaire.

En poids, nous avons constaté les résultats suivants, sur trente-cinq fruits de chaque variété :

Quëtsch
130 grammes.
Prune de Bordeaux ou d’Agen
250 grammes.»
Impériale violette
300 grammes.»

Il serait donc intéressant de chercher à faire sortir la variété qui nous occupe, du cadre des fruits de jardin pour l’introduire dans la grande culture, et d’essayer sa fertilité dans les vergers. Nous en possédons quelques arbres en espalier au nord-est ; à cette exposition, elle n’a jamais été sujette à l’alternat des récoltes ; depuis vingt ans, celles-ci sont aussi abondantes que régulières.

L’arbre de l’Impériale violette n’est pas de première grandeur, mais il est vigoureux et d’une grande fertilité ; il manque rarement de donner.

Les rameaux sont assez longs, rouge brun du côté du soleil, verts, un peu violacés du côté opposé, surtout vers la cime ; le vieux bois est brun, tiqueté de très-petits points gris.

Le bouton est pointu, écarté de la branche par un support peu élevé.

Les feuilles sont ovales lancéolées, pointues par les deux extrémités, dentelées régulièrement et finement.

Les fleurs sont assez grandes et leurs pétales arrondis.

A. Royer.

  1. Instruction pour les jardins, etc., édition de 1740, deuxième volume, page 405.