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fruits se gercent ou restent petits. Notre planche représente deux poires : l’une récoltée sur un haut-vent ; l’autre sur un espalier, afin de rendre sensible la différence qui distingue ces produits. Nous ne conseillerons donc la culture de cet arbre qu’en espalier, où il donnera de belles et bonnes poires, quelle que soit la forme qu’on adopte d’ailleurs.

Le pomologue anglais Knigt est l’un des premiers qui aient signalé combien cet arbre est déchu de ses bonnes et belles qualités.

Lorsque le beurré gris fournit une végétation normale, la production en est abondante et ne se fait pas attendre autant que dans les autres variétés. Ses bourgeons ont généralement une teinte rouge clair ; ses feuilles planes, terminées en pointes allongées, recourbées en dessous, sont d’un vert tendre ou légèrement jaunâtre et bordées de petites dents obtuses ; il y en a de grandes et de petites : les unes ont des stipules grandes et lancéolées ; les autres, des espèces de papilles noires et pointues à la base du limbe. Les pétioles sont de longueurs diverses.

Le fruit est pyriforme obtus, arrondi au sommet. Son plus fort diamètre est de 5 à 7 centimètres et sa hauteur varie de 6 à 9 centimètres ; son calice est placé dans une cavité peu profonde. Le pédoncule, épaissi à son insertion et à son extrémité, est long de 2 centimètres et demi à 3 centimètres.

La peau est fine, de couleur variable, comme nous l’avons dit, généralement vert tendre, recouvert de nombreux points gris ou roux, dont la réunion forme des plaques plus ou moins grandes : si ces points sont rares, le fruit reste plus vert ; si, au contraire, celui-ci se teint de rouge du côté du soleil, il ressemble au beurré d’Amboise.

Cette excellente poire, qui mûrit à la fin de septembre, a la chair fine, fondante sans être jamais pâteuse. Dans les terrains peu favorables, elle a ordinairement des pierres autour des loges. Ses pepins avortent souvent, ce qui est encore un témoignage de l’ancienneté de sa culture.

L. de Bavay.