Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 1.djvu/93

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l’aide desquels on peut distinguer les espèces et les variétés entre elles, et les classer en groupes ayant des analogies déterminées et constantes.

Autrefois, les caractères sur lesquels était basé le classement des diverses variétés du pêcher, se rapportaient tous aux organes de la fructification ; ainsi, les fruits sont à peau duveteuse ou à peau lisse ; de là deux grandes divisions : la première comprenant les pêches duveteuses ; la deuxième, les pêches lisses. Le degré d’adhérence de la chair au noyau formait le second caractère. Chacune de ces divisions se subdivisait donc en deux sections : l’une dont la chair quitte le noyau ; l’autre dont la chair y est adhérente. Le troisième caractère résultait de la grandeur des fleurs, distribuées en grandes, en moyennes et en petites fleurs.

Les classes suivantes, constituées d’après ces observations, réunissaient les espèces ou variétés connues.

Première division.Pêches duveteuses.

Première section. À chair quittant le noyau (pêches proprement dites).

Première sous-division. — Fleurs grandes.
Deuxième sous-division. — Fleurs moyennes.
Troisième sous-division. — Fleurs petites.

Seconde section. À chair adhérant au noyau (Pavies).

Première sous-division. — Fleurs grandes.
Seconde sous-division. — Fleurs petites.
Seconde division. — Pêches lisses (violettes).

Première section. À chair quittant le noyau.

Première sous-division. — Fleurs grandes.

Seconde section. À chair adhérant au noyau (brugnons).

Première sous-division. — Fleurs grandes.

Ces caractères étaient ceux au moyen desquels on classifiait les pêches longtemps encore après Duhamel ; car telle était la classification du catalogue des pépinières du Luxembourg en 1809, placées alors sous la direction d’Hervy. Ce fut en 1810 que M. Desprez, juge à Alençon et député au corps législatif, qui s’occupait avec ardeur de l’étude des pêches, fit remarquer la présence des glandes sur le sommet du pétiole des feuilles, et parvint à en former trois nouveaux moyens de reconnaissance tirés de la présence et de la forme des glandes ou de leur absence totale. Il remarqua que les feuilles qui étaient glanduleuses avaient constamment ces organes de la même conformation dans tous les sujets d’une même variété ; que celles qui ne l’étaient pas, en étaient également toujours dégarnies dans tous les sujets identiques, et que, dans ce cas, ces feuilles étaient plus profondément dentées. Ces glandes affectent deux formes constantes et régulières : les unes petites, en général, et de forme arrondie, ont reçu le nom de globuleuses ; les autres, plus grandes que les premières, de près du double, sont creusées, de forme allongée et régulières ; ce qui a engagé M. Desprez à les appeler glandes réniformes. Ainsi, bien que Duhamel ait eu connaissance de ces organes, il ne leur avait pas trouvé la valeur des caractères que leur a attribués M. Desprez, et que l’on a aujourd’hui généralement adoptés pour grouper les pêches.

Ainsi donc, il peut y avoir, dans chaque sous-division, des pêches chez lesquelles les glandes sont globuleuses, ou réniformes ou nulles.

La constance de ces caractères ne s’était pas encore démentie, lorsque notre savant confrère, M. Rousselon, rédacteur en chef des Annales de la Société d’horticulture de Paris et centrale de France, dans un rapport qu’il a lu à cette Société sur le pêcher Reine des vergers, a signalé la présence presque égale de glandes globuleuses et