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Framboisier Brinckle’s orange.

(Brinckle.)

Pendant longtemps, le framboisier, délaissé par les semeurs, est resté en arrière de tout progrès ; il n’en est plus de même de nos jours, et chaque année nous voyons mentionnées sur les catalogues marchands, quelques variétés nouvelles plus ou moins méritantes, notamment parmi les framboisiers remontants. Mais la différence entre ces variétés est souvent si minime, qu’il devient difficile de les distinguer l’une de l’autre et que la plupart tombent dans l’oubli après deux ou trois ans de vogue.

La difficulté d’obtenir de cette rosacée des variétés plus tranchées, doit-elle décourager nos semeurs dans leurs recherches ? Certes non, mais si nous osions leur donner un conseil, nous les engagerions à s’occuper un peu plus de l’hybridation avec les plantes de la même famille, les plus rapprochées telles que la ronce commune, Rubus fructicosus, le framboisier odorant du Canada, Rubus odoratus, et autres, en choisissant, de préférence, ces derniers pour porter graines. Sans doute, il importera de prendre beaucoup de précautions avec des fleurs de cette nature dans lesquelles les étamines sont fort nombreuses et les pistils très-courts. Pour hybrider des rubus, il faut de très-bonne heure couper les étamines des fleurs que l’on veut féconder et après les avoir saupoudrées du pollen étranger les envelopper pendant quelques jours avec une gaze qui empêche les insectes et la poussière de les toucher.

La framboise Brinckle’s orange est une des plus grosses du genre et atteint le volume de la Falstoff ; elle appartient aux semis du docteur Brinckle de Philadelphie aux États-Unis, d’où elle nous a été envoyée voilà trois ans ; mais par suite de deux transplantations successives, ce n’est que cette année que nous avons pu l’apprécier convenablement.