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AVADÂNA ÇÂTAKA II, 2, (12)

se livrer à des amplifications exagérées, sauf en un seul endroit, un troisième discours du Buddha. En voici l’analyse :

Description de la résidence du Buddha aux environs de Çrâvasti. Visite des mariniers, prédication du Buddha. Invitation des mariniers ; leurs préparatifs. Repas, à la suite duquel on offre le bétel. Nouvelle prédication du Buddha ; conversions nombreuses et diverses ; passage de la rivière en barque (tout est raconté quelquefois d’une manière plus sobre que dans l’Avadâna-Çataka et souvent dans les mêmes termes). — Troisième prédication du Buddha aux Bhixus et aux mariniers sur le don fait aux Buddhas, sur les diverses espèces de dons et les avantages qui en résultent, long discours qui occupe presque un feuillet et demi et dont l’indication ne se trouve même pas dans l’Avadâna-Çataka. — Question des Bhixus : réponse du Buddha et récit de l’aventure de Bhâgiratha, reproduisant le récit de l’Avadâna-Çataka.

II. Les textes pâlis attestent aussi d’une façon moins hyperbolique peut-être, mais très claire, les succès de Çâkyamuni (ou Gotama) parmi les bateliers de l’Ajiravati. Le Jatâka 190 nous montre, au début du récit, un auditeur du Buddha qui, se rendant à Jêtavana, arrive le soir au bord de l’Ajiravati et ne trouve pas de barque pour passer l’eau, parce que les bateliers, jugeant sans doute leur journée finie, avaient tiré leurs bateaux sur le bord et s’en étaient allés pour entendre prêcher le Buddha.

Ainsi l’Avadâna 11e de notre recueil, comme le 2e, se rattache à des faits, à des données dont nous trouvons la confirmation dans la littérature du Sud.


2. STAMBHA (12)
— La Poutre —

Le bienheureux Buddha (1)… faisant un voyage à travers le pays des Kauravyas finit par arriver à la ville de Kauravya.

Or la multitude (qui habitait) Kauravya avait des tendances d’esprit généreuses à l’égard de la discipline du Buddha et se plaisait dans la libéralité. Bhagavat eut donc cette pensée : « Si j’évoquais ici Çakra, le roi des dieux, entouré de la troupe des Maruts, afin que, à sa vue, leurs racines de vertu puissent se développer ! » — Alors Bhagavat produisit (en lui-même) une pensée mondaine[1] : « Hé ! Hé ! que Çakra, le roi des dieux, accompagné de la troupe des Maruts, vienne ici avec des poutres en bois de sandal supérieur (goçîrsa).

À l’instant où cette pensée fut produite, Çakra, le roi des dieux, entouré de

  1. Ou une pensée du monde : laukikam cittam.