Angleterre, et Eug. Burnouf en France, on avait accepté, comme autorité, les textes sanskrits du Népal. Mais dans ces dernières années, deux savants anglais, C. Childers, mort en 1876, auteur d’un dictionnaire pali, et M. Rhys David[1], ont refusé aux textes bouddhistes népalais l’autorité canonique qu’on s’était accoutumé à leur accorder. Je n’ai pas eu l’occasion d’examiner sur quoi est fondée leur opinion à cet égard, mais il est visible qu’ils soutiennent cette opinion avec vivacité si j’en juge par une phrase que Childers a mise dans l’avant-propos de la traduction d’un opuscule pali sur Le devoir complet du laïque bouddhiste[2]. Voici la phrase : « Un grand nombre des autorités bouddhistes ont borné leurs études au Bouddhisme septentrional de la Chine, du Tibet et du Népal, ce qui équivaut à peu près à chercher dans la littérature abyssinienne la connaissance du Christianisme des premiers temps. »
Quoi qu’il en soit, on n’a pas encore, à ma connaissance, montré clairement en quoi le Bouddhisme du nord n’est pas aussi orthodoxe que celui du midi.
Le Néo-Bouddhisme du nord qui admet un Dieu suprême antérieur à toutes choses et celui qui s’est laissé envahir par le Çivaïsme n’ont rien à faire dans ce débat. Qu’on nous dise nettement où sont les différences capitales qui divisent ceux qui ont adopté le sanscrit pour leurs livres sacrés et ceux qui ont préféré le pali ; alors, seulement, nous pourrons juger le différend en connaissance de cause.