Page:Anonyme - Accusation de tentative d’assassinat sur la personne de Mme Flora Tristan, paru dans le Journal des débats, 01 février 1839.djvu/15

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— D. Le 10 mai, le jour où la pensée vous vint de tuer votre femme, vous avez fait le dessin d’une pierre sépulcrale que vous destinez, avez-vous dit, à orner le tombeau de votre femme ?

— R. Cela est encore vrai. J’ai cru de mon devoir de protéger constamment mes enfans, et de les soustraire aux mauvais exemples de leur mère. Je me suis dit : Voilà un jugement de douleur ; ce jugement cependant m’accorde une étincelle de ce que je demandais, eh bien ! cette étincelle on me la refuse ; on me l’arrache ; cette étincelle même je ne puis pas l’avoir.

— D. Le jugement ordonnait que votre fils resterait chez vous et que votre fille serait placée dans une maison de commerce. Si vous aviez des difficultés avec votre femme pour le placement de votre fille, il fallait vous adresser au tribunal pour l’exécution de son jugement.

— R. J’ai écrit plusieurs fois à M. le président.

— D. Il fallait former une demande devant le tribunal.

— R. J’ignore comment on introduit une action judiciaire. Je me suis dit : Ta femme est appuyée de connaissances qui jouissent d’une grande considération dans la société ; elle est conseillée par Duclos qui connaît les détours judiciaires. Il était démontré que je dépenserais inutilement de l’argent ; ce n’est pas seulement un huissier qu’il m’aurait fallu, mais vingt huissiers.