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HISTOIRE DU CONTE

Pour tenir sa promesse, Hildegarde fait bâtir le couvent de Kempten et le dote de riches domaines.

Le récit mensonger de Birck fut cru et adopté par un historiographe du xvie siècle, Caspar Brusch, qui l’inséra dans son ouvrage intitulé Monasteriorum praecipuorum ac maxime illustrium Chronologia (1551) [1], d’où il passa ensuite dans un grand nombre d’ouvrages des xvie et xviie siècles [2], toutefois le plus souvent à titre de tradition douteuse ou fabuleuse. Même un historien de la première moitié du xixe siècle, J.-B, Haggenmüller, raconte encore notre légende [3].

Mais la version d’Hildegarde ne se rencontre pas seulement dans des ouvrages d’histoire, où les auteurs tâchent plus ou moins sérieusement de ne raconter que des faits authentiques ; nous la retrouvons aussi dans des ouvrages d’un caractère moins sérieux, des recueils d’anecdotes et d’histoires édifiantes. Ainsi, elle se trouve, en somme intacte, dans les ouvrages anecdotiques de H.-W. Kirchhof (1563) [4], de G. Stengel (mort en 1651) [5], de F. Hüber (1670) [6], de A.-W. Ertl (1685) [7], de E.-W. Happel (1690) [8], de M. von Cochem (mort en

  1. Voy. l’éd. de 1682, pp. 93-97.
  2. Martin Crusius, dans ses Annales Suevici (1595), pp. 316-318, paraît avoir utilisé aussi la chronique de Birck.
  3. Voy. sa Geschichte der Stadt und der gefürsteten Grafschaft Kempten, t. I (1840), pp. 20-21.
  4. Wend-Unmuth, éd, Œsterley (1869), t. II, pp. 47-52 (livre II, n° 23).
  5. Opus de Iudiciis Divinis, pars tertia, cap. XLIX, n° IX, dont il existe une traduction allemande de 1712.
  6. Vnsterbliche Gedächtnvs Der vortrefflichen Geschichten etc., pp. 184-194 (livre II, partie II).
  7. Relationes curiosæ Bavaricæ, pp. 103-106 (rel. cur. 63 : « Siegprangende Unschuld Hildegardis »).
  8. Grösseste Denkwürdigkeiten der Welt, t. V, 1re partie, pp. 161-162.