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LANGUE : § 3 — ORTHOGRAPHE DU TEXTE

brièvement les principaux traits qui semblent caractériser spécialement le langage de notre copiste, par opposition à celui de l’auteur, tel que nous avons appris à le connaître [1].

Voyelles

L’a de l’Île-de-France est souvent rendu par ai : drais 451, faice 463, vaillet 1140, les mots en -aige 130, 143, 144, 150, 313, 324. Il y a au dans Aufrique 12, Aufriquanz 12, creauture 500 ; devant l : poitraul 180, enperiaul 1676, laiaul 1678. Devant s (rs) il y a quelquefois e : espesse pour esparse 4656 (corr.), messe 4657 (corr.), amesse 4659 (corr.), chesse 4660 (corr.), menest 5330. En position protonique il y asouvent e (surtout devant une nasale) : ahenez 107, gemès 116, menieres 411, menaie 499, espenois 1217, memelle 1941, clemai 3170 ; chevellerie 142, chescun 430, chergiez 132. Il y a o seulement dans ovec 114, 310 [2].

Pour la voyelle nasale an on trouve quelquefois en : demendez 102, bendez 231, estrenge 486, enz 1201, mende 3213. Pour en, em il y a très souvent an, am : duremant 99, tramble 109, resplant 193, manton 228. Devant une palatale on voit quelquefois ain pour an : estrainge 504, maingera 1525, maingié 5105.

L’e de l’Île-de-France < a latin est quelquefois représenté par ei : maugrei 696, freire 3380, seit 5161, teil 5779, getei 6180, morteil 6238. Aussi pour l’ee bref latin il y a quelquefois ei devant l : oiseil 43, hastereil 78, bordeil 5596, couteil 5953, En syllabe fermée cet e est représenté par la diphtongue ie seulement dans iestes 390, 1071, 1323 [3], En syllabe protonique en hiatus se

  1. Nous n’avons donné que quelques exemples pour chaque point spécial, pris surtout dans le commencement du poème.
  2. Influence de od, o (< apud) ?
  3. Influence analogique de ies (< es) ?