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Préface.

propos duquel il a rappelé le souvenir du bon roi Oberon. D’après le trouvère, le duc Seguin était le huitième fils de Doon de Mayence :

Ripeus fu le septiesme, qui moult ot de renom,
Qui fu pere Anséis, fix de la suer Kallon,
Et Sevin de Bordele fu l’uitisme baron ;
Pere fu Huelin à la clere fachon
A qui fist tant de bien le bon roi Oberon[1].

Nous retrouvons cette indication généalogique avec d’autres renseignements du même genre dans la dernière rédaction en vers de notre poëme[2]. Au moment où Huon de Bordeaux et son frère se disposent à partir pour Paris, où les mande Charlemagne, leur mère les embrasse et leur parle en ces termes :

Soiés hardis en armes et bien vous deffendés,
Car ainsy a esté toudis vo parentés.
Le bon Do de Mayence qui tant fust redoubtés,
Chilx fust vostre tayon : ressambler le debvés.
.   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .
Exemple à vos anchestres bien prendre vous debvés :
Ogier est moult preudhons hardis et redoubtés ;
Vo cousin est germain, à lui garde prendés,
Estout le filx Œudon fust prisiés et loés,
Et Guion de Nantœul et Gerart le barbés,
Qui de Rousillon fust sires et avoués,
Et vo parent aussi le bon roy Caroués,
Et Gondrebœuf aussy qu’en Frise fust fiefvés,
Et Salemon qui fust de Bretaigne casés ;

  1. Gaufrey, p. 4, éd. Guessard et Chabaille.
  2. Celle que renferme l’ancien manuscrit de Cangé (Bibl. Imp., f. fr. 1451, fol. 2 v. et 3 r°).