— Je vous remercie. Je n’ai plus besoin de rien ; car je vais mourir avec mon frère.
— Je ne comprends pas votre détermination.
— Quand on coupe un arbre, les branches continuent-elles à vivre ?
— Mais si votre frère était un criminel, vous n’avez rien à vous reprocher personnellement.
— C’est vrai ; je n’en persiste pas moins à vouloir quitter la vie en même temps que mon frère.
San-Syeng ne put faire renoncer Sù-Young à son fatal dessein. Avant de retourner dans la capitale, le fils de San-Houni visita encore plusieurs provinces. Quand sa mission fut terminée, il alla rendre compte au roi de tout ce qui lui était arrivé. La reine avait demandé à entendre le récit des aventures du jeune général. Quand San-Syeng, eut cessé de parler, Tcheng-Y s’écria en pleurant :
— Vous êtes plus heureux que moi.
A bout de forces, elle se laissa glisser à terre.
Chacun s’empressa respectueusement autour de la reine, qui ne tarda pas à recouvrir ses sens. Alors San-Syeng lui demanda, en se prosternant