avec son aubergiste, si bien que dorénavant il coucha dans un bon lit.
CHAPITRE LXXX.
son argent.
lespiègle resta longtemps à l’auberge de
Cologne. Il arriva un jour que le dîner fut
mis trop tard au feu, si bien qu’à midi il
n’était pas encore prêt. Ulespiègle fut vivement contrarié
de jeûner si longtemps. L’aubergiste s’en
aperçut bien, et lui dit que celui qui ne pouvait pas
attendre que le repas fût prêt n’avait qu’à manger
ce qu’il avait. Ulespiègle se retira dans un coin et se
mit à manger du pain sec. Puis il s’assit auprès du
feu et se mit à arroser le rôti, jusqu’à ce qu’il fût
bien cuit et que midi sonnât. On mit le couvert et
l’on servit ; l’aubergiste se mit à table avec ses
botes, et Ulespiègle resta dans la cuisine, assis auprès
du feu. L’aubergiste lui dit : « Comment, Ulespiègle,
ne viens-tu pas te mettre à table ? – Non,
dit-il, je ne veux pas dîner. Je suis rassasié de la
fumée du rôti. » L’aubergiste ne dit rien et dîna avec
ses hôtes. Après dîner, chacun paya son écot. Les
uns allèrent se promener, les autres restèrent.
Ulespiègle était toujours assis auprès du feu. L’aubergiste
s’approcha de lui et lui dit de payer deux deniers