allait bien : il écrivit à une autre ville, qui lui envoya aussi de l’argent, et ainsi de suite ; si bien que, peu de temps après, il était bien vêtu et pourvu d’argent. Le prince lui demanda comment il s’y était pris. Ulespiègle lui répondit : « Gracieux seigneur, voici l’explication : il n’y a d’emploi si petit qui ne rapporte quelque chose. » D’autres prétendent qu’il répondit : « Il n’y a pas d’emploi si petit que le diable n’y ait part. »
CHAPITRE CI.
sans argent.
omme il passait un jour dans la rue des Cordonniers,
à Erfurt, la femme d’un cordonnier
l’appela et lui dit de lui acheter une paire
de souliers. Il en essaya un qui se trouvait lui aller ;
alors il mit l’autre et s’enfuit dans la rue. La femme
courut après lui en criant au voleur. Les voisins
voulaient l’arrêter, mais il leur dit : « Laissez, laissez-moi
passer ! nous courons à qui gagnera une
paire de souliers. » Par ce moyen il s’esquiva ;
ensuite il donna les souliers au garçon de son
auberge.