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de Robinson Crusoé.

ou ma petite forteresse, entourée de sa palissade & creusée dans le roc: j’y avois plusieurs chambres. Celle qui étoit la moins humide & la plus grande, & qui avoit une porte pour sortir hors de la palissade, j’y tenois les grands pots de terre dont j’ai fait ci-dessus la description, & 14 ou 15 grandes corbeilles dont chacune contenoit cinq ou six boisseaux. Dans ces corbeilles je mettois mes provisions & particulièrement mes grains ; les uns encore dans leurs épis, & les autres tous nuds, les ayant froissés hors de leurs épis avec les mains.

Les pieux de ma palissade étoient devenus de grands arbres, & tellement touffus, qu’il étoit devenus de grands arbres, & tellement touffus, qu’il étoit comme impossible d’appercevoir qu’ils renfermassent dans leur centre aucune espèce de lieu habité.

Tout auprès, mais dans un lieu moins élevé, j’avois comme une petite terre pour y semer mes grains. Et comme je la tenois toujours fort bien cultivée, j’en tirai chaque année une abondante récolte. S’il y avoit eu de la nécessité pour moi d’avoir plus de grains, j’aurois pu l’aggrandir sans beaucoup de peine.

Outre cette plantation, j’en avois une autre assez considérable ; je l’appelois ma maison de campagne. J’y avois un petit berceau, que j’entretenois avec beaucoup de soin, c’est-à-dire, que j’émondois la haie qui fermoit ma plantation, de