Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/129

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ture, qui me parut assez baroque pour me dispenser d’en faire ici la description. Après que nous eûmes traversé une grande cour, nous rencontrâmes un homme pâle, décharné, les mains noires, le visage barbouillé, un habit très-sec, avec du linge fort sale & des yeux égarés. Cet homme nous accosta d’un air grave, & nous dit, après un discours vague, qu’il travailloit depuis plus de dix ans à inventer de nouveaux outils propres à servir dans toutes les Manufactures. Il ajouta, que par le moyen de ces outils, il prétendoit qu’un seul ouvrier pourroit faire l’ouvrage de plus d’un cent. Un autre vint nous aborder ; il nous tira à l’écart, pour nous dire confidemment qu’il avoit trouvé une nouvelle méthode très-utile à la culture des terres : cette méthode consiste à faire marcher une charrue sans le secours de bœufs ni de chevaux, en y attachant seulement un mât & des voiles qui devoient aller au gré des vents, en conduisant la charrue, de même qu’un vaisseau ; ce qui devoit être d’une grande utilité pour les citoyens, attendu l’économie qui en résulteroit ; en supprimant un grand nombre d’animaux qu’on étoit forcé d’employer à cet usage, & dont l’entretien étoit très-coûteux.

Nous entrâmes ensuite dans un cabinet, où nous vîmes un grave médecin, dont la prin-