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Voyages

dessein, en lui faisant sentir tous les inconvéniens qui pourroient en résulter. Je vous laisse, dit mon père, deux enfans, qui peut-être un jour feront renaître dans notre famille la gloire de leurs ancêtres : c’est à votre tendresse que je confie leurs jours ; occupez-vous de leur éducation : j’exige de votre amour que vous mettiez tous vos soins & votre attention à faire naître dans leurs cœurs ces principes de sagesse, de vertu & de raison, dont vous-même êtes si bien pénétrée. Ne vous livrez point, chère épouse, à une douleur, ni à de vains regrets, qui ne peuvent servir qu’à altérer votre santé. Nous devons l’un & l’autre, ma chère, nous mettre au-dessus de nos malheurs, & montrer, par notre confiance, à les souffrir, un cœur plus grand que tous les maux qui nous accablent. Espérez du tems que quelque heureuse révolution pourra un jour nous réunir : ménagez, en attendant, avec prudence, le peu d’amis qui nous restent dans Londres, afin de pouvoir profiter de toutes les circonstances favorables que peuvent produire les çhangemens qui doivent arriver.

Après le départ de mon père, Milady se livrant entièrement à toute l’amertume de sa douleur, ne put en supporter le poids. Une