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de Milord Céton.

loge sans battant. Hâtons-nous donc de passer dans quelque autre planète, où rien ne soit défendu que le crime : cherchons des exemples à suivre, qui nous fassent perdre la mémoire de ceux-ci ; conduisez nous dans le monde, où s’est réfugiée cette douce paix qui régissoit autrefois les hommes. Pourquoi ceux-ci n’en jouissent-ils plus ? Est ce un fléau du ciel, ou bien l’effet de la vicissitude des tems ? Dites-moi, mon cher Zachiel, ces tems seroient-ils venus, où tout être créé doit porter en naissant le sceau de l’infortune, & celui qui submergea les terres dans un déluge d’eaux, veut-il encore les submerger dans un déluge de misère ? Hâtez-vous donc de nous conduire où nous aspirons depuis si long-tems.

Il n’est point encore en mon pouvoir de vous satisfaire sur cet article, dit Zachiel : assujetti à l’ordre & au plan que je me suis tracé, il faut nécessairement vous y conformer : ainsi vous ne sauriez arriver dans ce monde qui doit satisfaire & combler vos desirs, sans passer encore par plus d’une épreuve : mais secondé de mes conseils, je me flatte que vous résisterez à tout.

La nuit nous ayant surpris, nous nous arrêtâmes à l’entrée d’une ville, où plusieurs personnes étoient montées sur un gros dôme fort