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de Milord Céton.

La naissance de Taymuras ne cédoit en rien à celle du prince ; cependant la reine s’y opposa formellement, quoique Pétulant employât tout ce qu’il crut capable de toucher cette princesse : il lui peignit avec beaucoup de vivacité l’excès de son amour, fit valoir les brillantes qualités de l’objet de ses feux, protesta qu’il mourroit de douleur, si sa majesté persistoit à lui refuser une grace dont dépendoit le bonheur de sa vie, & ajouta que, comme la naissance de la princesse Taymuras n’étoit point inférieure à la sienne, il avait pu se flatter de ne rencontrer aucun obstacle à ses desirs.

L’éloquence du prince ne servit qu’à manifester son amour. La reine fut inflexible ; mais, pour adoucir en quelque sorte un refus qui pouvait blesser la princesse, elle assura Pétulant que, sans l’invincible opposition qui se rencontroit dans cette alliance, par une des principales loix de l’état, qui défendoit à toute personne, de quelque condition qu’elle fût, de contracter aucune alliance étrangère ; que cette loi ne tendant qu’au bien de ses sujets, elle ne permettroit jamais qu’on osât l’enfreindre sous son règne ; que Pétulant, comme premier prince de son sang, devoit être aussi le premier à la maintenir par son exemple ; qu’au surplus la défense qu’elle lui faisoit de