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de Milord Céton.

de me tromper, & les sermens qu’il me faisoit de m’aimer toujours n’étoient qu’une répétition de ceux qu’il employait pour en séduire mille autres.

Je découvris enfin une partie de ses trahisons & lui en fis de sanglans reproches ; mais un mot de sa bouche avoit le don de me persuader. Agitée sans cesse par de nouvelles inquiétudes, cent fois je voulus rompre avec lui, & cent fois il eut le secret de m’appaiser. Le hasard me fit rencontrer un jour avec une femme qui depuis long-tems étoit comme moi la dupe des fausses protestations de Volins : cette femme irritée contre lui me fit un long détail de toutes ses indignes manœuvres ; elle finit par m’apprendre qu’il avoit depuis peu débauché sa femme de chambre qu’il tenoit renfermée chez lui, dans un appartement dans lequel il descendoit par le moyen d’une trappe qui répondoit dans le sien. Cette femme outrée d’avoir servi long-tems de prétexte à leur intrigue, jura de s’en venger d’une manière à l’en faire repentir toute sa vie. Pour moi, le cœur déchiré de mille réflexions accablantes, je promis de ne le revoir jamais.

De retour à l’hôtel, on me dit que Mélise vouloit me parler ; j’entrai dans son cabinet : je devrois vous quereller, Zelime, me dit-