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de Milord Céton.

dans tout le globe de Vénus, nous dit Zachiel, vous n’y trouverez que très-peu d’habitans qui soient occupés de leurs affaires ; tous ne pensent qu’à leurs plaisirs : les premiers fuient l’abord des misérables, dans la crainte de le devenir par contagion ; les autres, pour se donner tout entier à leurs divertissemens, ont quelque chose de plus humain ; ils sont accessibles par plus d’endroits ; c’est pourquoi leurs maîtresses, leurs confidens, & ceux qu’ils associent à leurs plaisirs, peuvent aisément profiter des folies qui sont toutes leurs occupations ; leurs ames dans ces instans semblent s’ouvrir aux bienfaits ; c’est à ceux qui les entourent de saisir ces momens ; car leur conduite incertaine n’en présente pas souvent l’occasion ; l’avidité du plaisir, & mille autres passions l’emportent toujours sur l’amitié ; ils regardent le devoir de la vie comme une gêne, à laquelle ils ne doivent point s’assujettir : ainsi ceux qui cherchent à être en liaison avec eux, doivent se conformer à leur idée, leur confier peu de chose, & en tirer ce qu’ils peuvent.

Les gens les plus raisonnables de ce monde se voient en quelque façon contraints de s’assujettir à ces maximes ; car rien n’est plus inutile que cette sagesse hérissée d’ongles & de