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de Milord Céton.

citoyens, séduits par le faux prétexte de conserver la patrie & leur liberté, paroissent animer les troupes ; l’officier, qu’un autre intérêt guide, les encourage, tandis qu’il court souvent lui-même à sa perte.

Il est vrai, dit Zachiel, que rien ne persuade mieux les personnes qu’on veut entraîner dans son parti que l’exemple ; c’est un penchant attaché à la nature ; il semble que les hommes ne soient faits que pour s’imiter les uns les autres : une province entière observe ce que fait ses voisins ; le feu se répand, se communique, & devient bientôt un incendie général ; c’est de ces espèces de mines sourdes qu’on voit souvent éclore une source de maux, & la politique de ceux qui les fomentent jouit alors de tous les artifices qu’elle a mis en œuvre jusqu’à ce que le sang des troupes soit versé. Ce royaume en fournit un exemple bien terrible, puisque la guerre qu’ils ont entreprise trop légérement réduit l’état à de cruelles extrêmités. L’imbécillité, l’ignorance, la corruption & l’avilissement sont les vices dominans des Saliens, source ordinaire de la pauvreté & de la misère des peuples : juge mon cher Céton s’ils sont à plaindre.

Le lendemain nous fûmes visités par plusieurs officiers. La surprise de Monime fut ex-