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de Milord Céton.

sans doute un sentiment plus vif ; l’amour, ce tyran qui ne respecte ni sceptre ni grandeurs, vint encore tyranniser son cœur, sous l’espoir de se faire connoître au prince Aricdef par quelque action d’éclat. Toutes ces pensées agitoient la princesse, lorsque Zachiel entra, qui s’appercevant de son trouble, l’en tira par ces mots :

Modérez vos inquiétudes, Madame, dit le génie en faisant briller dans ses yeux un feu divin, cachez, s’il se peut, l’agitation de votre ame ; vous savez ce que je vous ai promis, reposez-vous sur ma parole & sur mon attachement jusqu’à l’entier accomplissement de vos desirs ; les connoissances que j’ai de l’astronomie me font voir distinctement que tous vos malheurs vont finir : mais si vous vous obstinez à vouloir encore vous exposer dans les combats, cette même science vous y prédit une mort inévitable.

Des paroles si positives produisirent sur l’esprit de la princesse tout l’effet que le génie en attendoit. Je ne résiste plus à suivre vos conseils, répondit Marsine, & vais désormais vous regarder comme mon père : mon bonheur & ma gloire sont entre vos mains, je les confie à votre sagesse & à votre expérience ; je vous conjure seulement de croire que tout ce que