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de Milord Céton.

les soupirs, l’attendrissement & les larmes sont le vrai langage de l’amitié : Monime n’en put employer d’autres, & la sensibilité de son cœur fit plus d’impression sur celui du roi & de la reine, que le discours le plus éloquent.

Nous laissâmes ce royaume plus florissant qu’on ne l’eût encore vu. Jamais le trône n’avoit été rempli par un roi aussi savant dans l’art de régner. Uniquement occupé de l’agrandissement de son royaume, il ne perdoit point de vue le desir d’étendre sa domination ; son affabilité & la facilité qu’il avoit de s’exprimer, lui gagnoient les cœurs de tous ceux qui l’approchoient, & sa libéralité les lui attachoit sans retour. Les preuves qu’il avoit données de son intrépidité dans les dangers, de son inébranlable fermeté dans les revers, lui attirèrent toute leur confiance. Ce prince étoit inépuisable dans ses ressources ; on peut dire que les desseins les plus compliqués n’étoient pour lui qu’un jeu d’imagination, laquelle, aussi vaste que féconde, lui procuroit les moyens d’exécuter avec autant de rapidité qu’il projettoit facilement.

Les arts, enfans du repos & de l’abondance, reparurent à la cour d’un prince devenu par ses conquêtes assez puissant pour les protéger.