Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
65
de Milord Céton.

d’officiers, annonça monsieur le maréchal de Cati, suivi de plusieurs colonels : en même tems il avança des fauteuils, & pensa culbuter le maître pour faire placer son écuyer à la première place. Monime, qui ne connoissoit point ce seigneur, parut embarrassée, ne sachant d’abord à qui elle devoit adresser la parole ; mais le maréchal s’asseiant, après lui avoir fait son compliment, & l’écuyer s’éloignant par respect, elle s’apperçut de la méprise de son domestique, & en fit des excuses à ce seigneur, qui fit sa visite assez longue.

Le lendemain Damon proposa de nous conduire à la comédie. Nous eûmes toutes les peines du monde pour y aborder. C’étoit une pièce nouvelle, qui fut fort applaudie. Cependant Monime & moi la trouvâmes pitoyable, le sujet frivole, sans intrigues, sans intérêt, manquant de régularité, de vraisemblance, le dénouement trivial & la déclamation forcée.

Sans doute que la plupart dés poëtes de cette planète ont oublié, ou peut-être ont-ils toujours ignoré le talent de peindre les passions : il est à présumer qu’ils n’ont point eu chez eux des Térence, des Ménandre, & tant d’autres qui ont travaillé utilement à perpétuer le bon goût, en donnant des ridicules aux différens vices ou