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de Robinson Crusoé.

trionale de l’île, où ils n’étoient jamais venu auparavant, & qu’ils y débarquèrent une heure après le lever du soleil, à un mille de distance de l’habitation des deux Anglois, où avoit demeuré l’esclave en question.

Si toute la colonie s’étoit trouvée de ce côté-là, le mal n’auroit pas été grand ; &, selon toutes les apparences, aucun des ennemis n’auroit échappé. Mais il n’étoit pas possible à deux hommes d’en repousser une cinquantaine, & de les combattre avec succès.

Les deux Anglois les avoient découverts en mer à une lieue de distance, & par conséquent il se passa une grosse heure avant qu’ils fussent à terre ; & comme ils avoient débarqué à un mille de leur habitation, il leur falloit du temps pour revenir jusques-là. Nos pauvres Anglois, ayant toute la raison imaginable de se croire trahis, prirent d’abord le parti de garotter les deux qui leur restoient, & d’ordonner à deux des trois autres qui avoient été emmenés avec les femmes, & qui avoient donné à leurs maîtres des marques de leur fidélité, de conduire dans la cave susdite les deux nouveaux venus avec les femmes, & tous les meubles dont ils pouvoient se charger. Ils leur commandèrent encore de tenir là ces deux sauvages pieds & poings liés jusqu’à nouvel ordre.

Ensuite voyant tous les sauvages débarqués