lère contre vous, comme contre les autres hommes.
G. At. Bien loin de-là, mon cœur, j’ai péché hardiment par une fausse confiance en sa bonté ; & il auroit été infiniment juste, en me détruisant, comme il a souvent détruit d’autres pécheurs.
La F. Il est donc bien bon à votre égard : qu’est-ce que vous lui avez dit pour l’en remercier ?
G. At. Rien, ma pauvre femme ; je suis un indigne scélérat, rempli de la plus noire ingratitude.
La F. Mais vous dites qu’il vous a fait : que ne vous a-t-il fait meilleur ?
G. At. Il m’a fait comme il a fait tous les autres hommes ; mais je me suis corrompu moi-même ; j’ai abusé de sa bonté ; & je suis parvenu à ce comble de scélératesse par ma propre faute.
La F. Je voudrois que vous fissiez en sorte que Dieu me connût ; je ne le fâcherois pas, je ne ferois point de mauvaises choses.
G. At. Vous voulez dire, ma chère, que vous souhaiteriez que je vous fisse connoître Dieu, car Dieu vous connoît déjà, & il n’y a pas une seule de vos pensées qui lui soit inconnue.
La F. Il sait donc aussi ce que je vous dis