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de Robinson Crusoé.

J’y consentis, & lui, voyant que je me hâtois d’en ordonner les préparatifs : Patience, monsieur, me dit-il, mon sentiment est qu’il faut la baptiser absolument ; son mari l’a fait résoudre à embrasser le christianisme, il lui a donné des idées justes de l’existence d’un Dieu, de son pouvoir, de sa justice & de sa clémence ; mais il faut que je sache, avant que d’aller plus loin, s’il lui a dit quelque chose de Jesus-Christ, du salut qu’il nous a procuré par sa mort, de la foi, du saint-esprit, de sa résurrection, du jugement dernier & de la vie à venir.

J’appelai là-dessus Atkins, & je le lui demandai. Il se mit à pleurer en disant qu’il en avoit dit quelque chose, mais fort superficiellement ; qu’il étoit un homme si criminel, & que sa conscience lui reprochoit avec tant de force sa conduite impie, qu’il trembloit à la seule idée que la connoissance que sa femme avoit de sa mauvaise vie ne lu donnât du mépris pour tous ces dogmes sacrés & importans ; mais qu’il étoit sûr que son esprit étoit tellement disposé à recevoir les impressions de toutes ces vérités, que si je voulois bien lui en parler, je viendrois facilement à bout de l’en persuader, & que je n’y perdrois pas mon tems ni mes peines.